ECEP51 alerte sur les excès de l’éolien

Eglise Classee Du 12e Siecle Corroy Ose Asso

Nous, collectif Environnement Champenois en Péril (ECEP51), regroupant 20 associations de protection de l’environnement, vous fait part de son constat global alarmant sur le développement des énergies renouvelables intermittentes dans le Sud-Ouest Marnais et le Nord de l’Aube.

En effet, ces territoires ont largement contribué au développement des énergies renouvelables (EnR), et leur situation actuelle illustre une saturation excessive.

Aussi les conséquences en sont multiples : perte d’attractivité, défiance envers la parole publique, et perte de confiance dans l’administration (notamment en raison des bureaux d’études non indépendants, comme souligné dans le rapport ICOMOS de l’UNESCO).

Nos nombreuses participations aux enquêtes publiques, nos contacts réguliers avec la population, les connaissances que nous avons acquises et les arguments mis en avant au cours de ces enquêtes mettent en évidence des préoccupations majeures que nous tenons à souligner.

Aussi la méconnaissance des décideurs concernant la réalité du terrain et les constats de cette situation nous impose de poser des questions à RTE/EDF sur les actions qu’ils comptent entreprendre afin de corriger les errements de cette situation.

Impacts environnementaux

Pollution et artificialisation des sols :

  • Érosion des pales d’éoliennes et des matériaux issus de leur construction.
  • Production externalisée (Chine, Inde), générant des émissions de CO₂ liées à la fabrication, au transport et à l’extraction minière.
  • Risques d’incendie et dégâts causés par les intempéries (grêle, destruction des panneaux photovoltaïques).
  • Artificialisation des sols, socles éoliennes qui par dérogation ne seront pas totalement enlevés.
  • Mitage des territoires et fragmentation des paysages naturels.

Infrastructure lourde :

  • Démultiplication des réseaux (tranchées pour raccordement, extraction de cuivre, etc).
  • Prolifération des parcs au détriment de continuités écologiques et couloirs de migration.

Biosphère menacée :

  • Impacts sous-estimés sur la biodiversité, notamment sur l’avifaune et les chiroptères (disparition d’espèces, mortalité élevée).
  • Études environnementales jugées insuffisantes, et absence de suivi postinstallation malgré les recommandations de la MRAe.

Impacts socio-économiques

Perte de cadre de vie :

  • Transformation de zones rurales et bucoliques en zones industrielles (contradiction avec les principes de sobriété foncière du ZAN).
  • Perte d’attractivité des territoires
  • Risque majeur pour l’appellation Champagne, mettant en péril son label UNESCO et son attractivité mondiale.
Eglise Classee Du 12e Siecle Corroy Ose Asso
Eglise classée du 12ème siècle à Corroy (51).

Coût pour les citoyens :

  • Les Français subissent des hausses des coûts de l’électricité (TURPE, CSPE), malgré une surproduction estimée à 89 TWh en 2024.
  • Certaines familles doivent choisir entre se chauffer et manger.

Tensions sociales :

  • Zizanie dans les villages et les familles (conflits liés à l’indivision foncière et aux héritages).
  • Perte de crédibilité des élus (soupçons de conflits d’intérêts, manque de transparence).

Greenwashing et propagande :

  • Messages biaisés dans les écoles, absence d’esprit critique, et communication minimaliste auprès des habitants.
  • Privatisation du paysage et de l’horizon, considérés comme des biens universels.
  • Les agriculteurs transformés en « énergiculteurs », au détriment de leur vocation agricole.

Impacts sur la santé humaine et animale

Risque sanitaire :

  • Témoignages liés au syndrome éolien : troubles du sommeil, stress chronique, infrasons.
  • Problèmes sur l’élevage (voir témoignages de Sioux Bergé).

Distances inadaptées :

  • Les éoliennes modernes, plus grandes, restent soumises à une distance minimale de 500 m des habitations, insuffisante pour protéger les habitants.

Faune sauvage :

  • Disparition et mortalité massive d’espèces aviaires et de chauves-souris, avec des études insuffisantes. Dernier exemple en date.

Critique de la planification actuelle

  • Mitage des territoires par la création de nouveaux parcs, au lieu d’étendre les parcs existants.
  • Ignorance des recommandations de la PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Énergie), qui prône un ratio équilibré entre production et consommation locales.

Conclusion et appel à responsabilité

  • Pourquoi persister dans ces choix dévastateurs pour nos territoires, notre environnement et notre économie, alors que les impacts négatifs sont avérés ?
  • Le collectif ECEP51 appelle à une prise de conscience et à un changement de cap pour limiter les dégâts et restaurer la confiance des citoyens dans l’administration et les élus.

Voir les 2 tribunes récentes cosignées par des sénateurs, d’anciens hauts dirigeants et experts :

Situation éolienne Janvier 2025 Sud Marne / Nord Aube

Envahissement Eolien Est Une Evidence Osse Asso
L’envahissement éolien est une évidence.
Graphique Nombre Eoliennes Par Departement Ose Asso
Il apparait assez clairement que la Marne (sud-ouest en particulier) et l’Aube (nord en particulier) ont
largement fait leur part en termes de production d’énergie renouvelable.
Tableau Nombre Eoliennes Par Departement Ose Asso

Avec des records aberrants comme ici au nord de Troyes avec 431 éoliennes installées, 85 autorisées
et 157 en instruction dans un rayon de 20km :

Carte Eoliennes Rayson 20km Ose Asso

Constats et remarques concernant RTE/EDF

Surproduction d’électricité

  • Capacité excédentaire : Selon Luc Rémont, PDG d’EDF, la capacité de production électrique française est excédentaire de 14 GW et répond aux besoins jusqu’en 2040.
  • Exportations massives : La France a exporté 84 TWh d’électricité entre septembre 2023 et août 2024 à des prix très bas, en raison d’une surproduction nationale et européenne.
  • Baisse de la consommation : La consommation annuelle d’électricité en France reste autour de 475 TWh, avec une baisse de 3% sur 10 ans.
  • Décarbonation avancée : La production d’électricité française est déjà décarbonée à 98%.

Coût élevé des investissements et impact sur les finances publiques

  • Réseau et EnRi : Les 105 milliards d’euros nécessaires pour adapter le réseau aux énergies renouvelables intermittentes (EnRi) posent question sur leur financement et leurs conséquences sur le prix du kWh (TURPE et CSPE).
  • Charges publiques croissantes : Les subventions aux EnRi (éolien terrestre, offshore, solaire) coûtent 10 milliards d’euros par an dûs aux Mwh non vendus ou vendus à perte, ceci dans un contexte national particulièrement préoccupant.

Inefficacité des EnRi

  • Non-pertinence en France : Les EnRi sont inutiles dans un système déjà décarboné et excédentaire, et elles compromettent la stabilité du réseau.
  • Proposition : Les opérateurs devraient être contraints de gérer la flexibilité nécessaire via des dispositifs de stockage et d’autoconsommation, en élargissant le périmètre d’autoconsommation actuel.

Déficit démocratique

  • Peu ou pas assez de publicité pour les consultations de la population (enquêtes publiques, consultations nationales).
  • Pas de référendums locaux.
  • Avis défavorables des commissions d’enquêtes qui ne sont pas respectés.
  • Recours systématiques des promoteurs lors de refus ICPE.
  • Pas d’enquête publique lors d’un repowering ou modification de modèle d’éolienne (« Modification notable mais pas substantielle », « Qui ne dit mot consent »).

Questions principales adressées à RTE/EDF

Sur les subventions et surcapacités

  • Pourquoi continuer à subventionner les EnRi (10 milliards d’euros par an) alors qu’elles sont inefficaces et non pilotables ?
  • Pourquoi continuer à accroitre le parc de production alors que la capacité installée totale (120 GW) est déjà bien au-delà de la demande quotidienne moyenne (50 GW) ?
  • Pourquoi exporter à perte des MWh subventionnés (achetés à 90–125 €/MWh et vendus à 45 €/MWh) ?
  • Quel bilan peut-on tirer d’une exportation (à perte ?) de 89Twh sur l’année 2024 ?
  • A quel coût se chiffre l’effacement des tranches nucléaires imposé par la priorisation des EnR ?

Sur les investissements et leurs conséquences

  • Montant total des investissements réalisés par RTE pour les EnRi entre 2020 et 2024, et prévisions pour 2025-2050 ?
  • Impact des EnRi sur le coût de l’électricité pour les consommateurs et sur la stabilité du réseau ?

Sur les spécificités locales

  • Comment RTE justifie-t-il la situation dans la Marne, où la densité éolienne est 10 fois supérieure à la moyenne nationale (1010 éoliennes installées en Janvier 2025) ?
  • Pourquoi les recommandations gouvernementales sur un équilibre productionconsommation local (PPE3) sont-elles ignorées, particulièrement dans la Marne (ratio production/consommation local dans la Communauté de Communes du Sud Marnais : 1196,6%) ? Comme le précise Xavier Piechaczyk, Président de RTE, lors du colloque annuel du SER (Syndicat des Energies Renouvelables).
  • Quelles mesures pour protéger des patrimoines sensibles comme la Champagne et son label UNESCO ?

Sur la planification énergétique

  • Les prévisions de consommation électrique de RTE sont-elles réalistes au vu de la baisse continue de la consommation (8 % en 10 ans) ?
  • Pourquoi ne pas prioriser d’autres énergies renouvelables (géothermie, solaire en toiture, thermique) et l’autoconsommation collective, moins coûteuses et plus efficaces ?

Conclusion et propositions

Nous demandons que devienne réalité :

  • La maîtrise et la réduction du coût de l’électricité doivent être une priorité nationale et européenne.
  • Une remise en question des choix actuels qui favorisent les EnRi, augmentent le coût de l’électricité, affaiblissent la compétitivité économique et favorisent un retour aux énergies fossiles.
  • Une révision profonde de la stratégie de RTE afin d’aligner la production et les investissements sur les besoins réels, tout en protégeant les spécificités locales et les finances publiques.
  • Un moratoire urgent afin de stopper l’envahissement de la Marne et de l’Aube.